« Mon Dieu, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »

 

Dans mon dernier billet, j’abordais le thème de la colère. Vos nombreux commentaires et vos retours me donnent envie de terminer ce chapitre sur la colère, en allant rendre visite à ses 3 meilleures amies : les 3 i !
 
J’ai nommé : l’impatience, l’intolérance et l’irritabilité.
 
Toutes les 3 sont du genre féminin, tout comme la colère. Nous avons là un parfait processus de gestation ! Les 3 i enfantent la colère.
 
Avec la double certitude de notre innocence dans ce processus : ce n’est pas nous qui avons installé ces 3 i et ce n’est pas nous qui avons engendré cette colère, c’est donc bien au chaud dans cette innocence que nous sommes capables de justifier cette colère. « J’ai une bonne raison d’être en colère et une très bonne raison d’y rester »

Cette raison ? C’est l’autre !

L’autre, qui par sa lenteur à comprendre ou à exécuter, déclenche notre impatience
L’autre, qui par son avis contraire ou différent du nôtre, exaspère notre intolérance
L’autre, qui par ses manquements ou son erreur répétée, cause notre irritabilité

Cette capacité à dédouaner rapidement nos 3 i de toute responsabilité, nous autorise à laisser la colère prendre ses aises, à s’étaler de tout son long sur la culpabilité de l’autre, en lui coupant la parole, en le bousculant, en montant nos décibels ou au contraire, en nous murant dans un dédain ou un silence ou dans un pardon réprobateur, voire condescendant, renvoyant l’autre à son entière culpabilité.

Ces 3 i parlent de notre difficile relation à la tolérance, à la bienveillance et à l’accueil de la différence. Ces 3 i prennent leur source dans nos habitudes mentales, émotionnelles et relationnelles qui nous rendent réfractaires ou aveugles à la différence de l’autre, véritable menace face à nos certitudes, nos croyances et notre hypothétique pouvoir. Comme si la différence de point de vue, d’attitude, de perception ou d’interprétation, pouvait détruire notre « confiance en moi » ou malmener notre « estime de moi », déclenchant un véritable plan de sauve qui peut, appelant la cavalerie des 3 i à la rescousse de notre peur de perdre notre intégrité, dans cette bataille avec nous-même.

Car il s’agit bien d’une bataille avec notre ego et de sa peur de mordre la poussière s’il ne s’impose pas ou ne s’oppose pas.

Si la colère est une émotion saine, les 3 i la rendent toxique, toxique pour nous et toxique pour les autres. Notre sauvegarde ? Soyons conscients et responsables de ce que nous disons et faisons. Dans le reproche que nous formulons à l’autre, veillons à ne pas toucher à son identité, ni à ses valeurs ni à ses croyances, mettons simplement un mot sur notre ressenti à propos d’un comportement, et exprimons nous de manière factuelle.

Seule cette co-responsabilité entre le comportement de l’autre (dans ce qu’il a pu dire ou faire) et notre état émotionnel, construit sur un ressenti de tristesse, de peur ou de honte et exprimées par la colère, permet de congédier les 3 i et d’apprivoiser les 3 P : la PATIENCE, la PAIX et le PARDON.

À vos réflexions !

Et vous ? 
Prenez-vous le temps d’être conscient de ce que vous dites et de ce que vous faites lorsque vous êtes en colère ?

Je vous dis au mois prochain pour de nouvelles réflexions !