« Un aveugle n’a pas besoin de miroir.  »

 

Il est donc possible de vivre sans miroir ?

Miroir, gentil miroir, dis moi, suis-je belle ? Belle ? C’est-à-dire ? Belle femme ? Belle âme ? Que peux-tu me répondre ? Ce que j’ai envie d’entendre ou plutôt ce que j’ai envie de voir de moi ?

Ce reflet est-il vraiment le mien ? Oui lorsqu’il s’agit de la lumière amie, lumière douce avec laquelle je peux m’aimer à loisir.

Je peux ainsi  jouer avec l’image renvoyée. Miroir de ma chambre ? Toi je sais bien par quel angle t’aborder, je sais quel profil te présenter !

Et il y a les autres miroirs… Tous les autres, ceux qui ne me connaissent pas ! De celui agressif et intrusif d’une salle de bains inconnue à celui déformant  du hall de l’aéroport, et le pire de tous : le néon !

Ainsi valsent mes rapports avec le miroir.

Et puis il y a d’autres miroirs… Le regard de l’autre et le regard des autres, regards dans lesquels se reflète mon âme.

Miroir magique que celui de l’être aimé, regard posé tendrement sur moi, ce miroir sait me rendre belle. Regard de l’amie, regard de mes enfants, autant de reflets de moi qui m’aident à me construire et à avancer dans la vie.

En changeant de conjoint changerait-on de miroir ?

Et puis il y a le regard de celui ou de celle qui ne m’aime pas ou ne m’aime plus, mon âme en est triste et cherche comment vivre avec cette déception.

Le regard ? Il est le miroir de l’âme disait la Grande Tradition au Moyen – Age, mettant les hommes en garde d’y perdre leur âme en plongeant leur regard dans celui d’une femme.
Miroir témoin de vie ou de mort quand il servait à vérifier le passage de vie à trépas lorsque le dernier soupir ne marquait plus aucune buée sur le miroir.

À vos réflexions !

De tous temps le miroir a servi de supports aux opérations de magie. Certaines épreuves d’initiation consistent à entrer en transe face au miroir, et par état de conscience modifiée, passer derrière le miroir sensé figurer la limite frontière entre le visible et l’invisible… Passer de l’autre côté du miroir ?  Pour y rencontrer un autre Moi ?

Un miroir sert à nous connaître et à nous reconnaître. Il nous permet d’accepter notre reflet, de modifier, corriger, embellir notre image, à condition de ne pas le laisser devenir  notre Maître.  Souvenez-vous… Narcisse en perdit la vie !
Se connaître et s’aimer sans pour autant transformer cette connaissance de soi en un égo préoccupé de flatteries, de compétition stérile et  de reconnaissance insatiable.

Voyant, malvoyant  ou non voyant qu’importe ! Car  accepter  que l’autre soit notre miroir, accepter l’image qu’il nous renvoie, c’est le début d’un travail sur soi, un travail d’acceptation de soi, un mouvement d’apaisement, qui participe à mieux se connaître, aide à repérer et à consolider nos forces, à restaurer nos failles, à lisser certaines aspérités trop tranchantes et parfois se fait énergie de guérison. 

Et vous quel est votre miroir préféré ?

Je vous dis au mois prochain pour de nouvelles réflexions !