« … La femme agit parfois comme si elle ne s’autorisait pas
à être libre… »  

… et pourtant, la femme est désormais au centre de nos médias et ne cesse d’attirer l’attention par la hardiesse de ses propos ou de ses attitudes, par sa détermination à entreprendre et à réussir une vie professionnelle et sociale, par sa résolution à sortir de l’image d’objet sexuel et être reconnue comme l’égale de l’homme , par sa réussite à des postes stratégiques, par sa volonté à diriger sa vie professionnelle et privée, sans avoir à toujours prouver qu’elle est aussi responsable, compétente et qualifiée que n’importe quel homme…

Bien que la théorie du genre tende à démontrer que la différence entre fille et garçon est d’une part, biologique et d’autre part, le résultat et la conséquence d’un système éducatif, familial, social, religieux et culturel, le statut de femme est encore considéré dans de nombreuses cultures, comme inférieur à celui de l’homme, où naître fille est une calamité et un risque pour sa famille, avec une pratique régulière de l’infanticide au féminin.

En France, 1,5 millions de femmes sont battues par leur conjoint et l’inégalité des sexes dans le travail, est toujours d’actualité.
Aussi, est-ce bien raisonnable de raconter que tout va bien pour les femmes ? Si c’était le cas, elles ne représenteraient pas 80 % des salariés les moins rémunérés !
Dans notre monde occidental, la parité est un phénomène évolutif et notre Société l’intègre progressivement …. et c’est tant mieux !

Gardons à l’esprit ces quelques chiffres :

  • si aujourd’hui en France, les femmes représentent 47,60 % de la population active, 80 % des 3,2 millions de personnes payées au SMIC ou en dessous, sont …… des femmes,
  • si les femmes cadres sont de plus en plus nombreuses, elles représentent à peine 10 % des membres des Conseils d’Administration ou de Surveillance et tout juste, 14 % des dirigeants d’entreprises.

Quelle incompréhension nous sépare de l’homme, au point de nous mettre en grande difficulté pour le rejoindre sur certains terrains ?
… D’aucuns répondront que cette incompréhension prend sa source dans une vieille habitude de rivalité et de séduction, transmise et entretenue par notre ADN. D’autres évoqueront la difficulté de l’homme à rejoindre la femme dans sa vision de l’organisation familiale et sociale, où la femme introduit une touche subtile de sensibilité pour résoudre divers problèmes relationnels, voire même, techniques et politiques. Et si elles se distinguent parfois par un mauvais passage en politique, c’est qu’elles ont voulu égaler ou copier les stratégies des hommes.

Un ami me demande de rappeler : « Il reste cependant un commun dénominateur dont on doit tenir compte, car il intervient en permanence sans qu’on se donne la peine de l’intégrer : nous sommes profondément conditionnés, hommes et femmes, pour participer à la perpétuation de notre espèce et il a été longtemps coutume d’affirmer que la femme transmettait la vie et de ce fait, la respectait en tant que telle, et que l’homme s’ingéniait à la détruire … ».

Cet adage est- il toujours d’actualité ?
Les chiffres évoqués plus haut illustrent, sans doute, ce que les américains nomment le « plafond de verre » et les canadiens, le « plancher collant », en parlant symboliquement d’une « moindre disponibilité des femmes, pour faire face aux exigences des fonctions du pouvoir »

Mais de quelle disponibilité parlons-nous ?
La disponibilité de la femme ne serait-elle  pas devenue un enjeu de Société ?
De mon point de vue, cette inégalité sociale et professionnelle qui perdure, prend naissance dans un double décalage :

  • L’organisation familial : Il s’agit là du premier décalage, né de l’absence de solution pour prendre en charge les trois piliers fondateurs d’une famille, restés les mêmes depuis la préhistoire jusqu’à nos jours ! Je parle bien sûr, de la prise en charge :
  • des tâches domestiques,
  • de l’éducation des enfants,
  • des personnes âgées de la famille.
La dimension productive d’une Société repose sur la qualité de prise en charge de cette dimension non productive qu’est la famille !
Aujourd’hui, « créer une famille » se traduit pour la femme, par : « Organiser une double journée », avec à la clef, au choix :
  • soit une trajectoire professionnelle à éclipses (si elle choisit de concilier famille et travail),
  • soit une impasse professionnelle et sociale (si elle choisit de rester quelque temps à la maison pour s’occuper de l’enfant).
A diplôme égal les femmes choisissent souvent un modèle de carrière fondé sur le désir d’avoir un travail intéressant, mais n’impliquant pas forcément le pouvoir ou l’encadrement, de manière à maintenir plus de disponibilité dans leur rôle familial.
  • Jusqu’à présent, parce que le monde des affaires était principalement l’univers des hommes, aucun système éducatif en général et a fortiori, aucun système de formation professionnelle, n’avait pris en compte cette donnée fondamentale : il s’agit là du second décalage.

Voilà plus de 20 ans que j’accueille chaque jour des femmes en consultation et en formation. Depuis toutes ces années, j’entends les mêmes propos quant à leur culpabilité sur leurs choix de vie, les mêmes craintes quant à leurs difficultés à organiser vie personnelle et vie professionnelle et à assurer correctement, l’éducation de leurs enfants.

Promouvoir la mixité professionnelle aux postes de décision pour optimiser les stratégies managériales, c’est l’objectif poursuivi par de grandes firmes qui développent au niveau européen, un concept de « diversité » à travers un réseau d’échanges entre Entreprises, (CSR Europe Corporate Social Responsability Europe). Pour ces Multinationales désireuses d’innover, il n’est pas envisageable de se passer des compétences des femmes.
Que les femmes parviennent à mieux harmoniser vie personnelle et carrière professionnelle ; qu’elles passent de la rivalité à la complémentarité et un grand pas aura été accompli vers une parité économique, sociale ET humaine.
Elles sauront alors, comment repousser les limites de ce qu’elles pensent ou croient possible ou impossible.

Je partage l’affirmation de Simone de BEAUVOIR, lorsqu’elle écrivait, dans les années 70, que notre condition de femme n’est pas une fatalité génétique, mais une conséquence culturelle…. « On ne naît pas femme, on le devient » disait-elle.

Comment devient-on femme ? N’est-ce pas là un apprentissage ?

À vos réflexions !

Et vous Madame, et vous Monsieur, qu’en pensez-vous ?

Je vous dis au mois prochain pour de nouvelles réflexions !

BONUS 

Je vous propose de redécouvrir mon livre… 

Coaching de femmes : Famille, travail et identité féminine

Un ouvrage pour aider les femmes à trouver leur place et affirmer leurs talents dans tous les aspects de leur vie.