« Et si nous vous racontions un conte des temps modernes ? »  

1ère possibilité

Munie des 6 numéros du loto la Fée magicienne rejoignit la Dame, lui recommandant de les jouer une nuit de pleine lune lorsque son autre cousine la méchante Fée Carabosse tournerait le dos au monde.

« La dame, éperdue de reconnaissance, embrassa la Fée magicienne et courut rejoindre son bien-aimé avec les six numéros magiques.

Ils attendirent la nuit de pleine lune en priant désespérément que la fée Carabosse s’en fut allée bien loin.

Ils prièrent ensemble pour que le ciel leur soit clément en invoquant toutes les puissances du monde…

Hélas, après quelques heures frénétiques d’attente, leur billet s’avéra malchanceux : Merlin l’Enchanteur, devenu très très vieux, oublia de mettre dans la potion magique un soupçon de poudre verte… Ô désespoir… tout était à refaire, à imaginer, à espérer…

La dame compatissait encore et encore aux déboires de son amoureux et continuait à lui prodiguer son amour, sa force en vidant  inlassablement son coffre d’écus d’or pour soutenir son bel amant !

Et lui ? il continuait à parler de chimères, à l’inonder de rêves fous, de promesses extraordinaires.

Car, bien sûr, il possédait le don de la Parole, du Verbe… Mais oui ! Le Verbe … parler… conter… Peut-on exploiter la Parole ? Peut-on « vivre » en racontant ? » « peut-on vivre en se racontant ? »

 

2ème possibilité

Munie des 6 numéros du loto la Fée magicienne rejoignit la Dame, lui recommandant de les jouer une nuit de pleine lune lorsque son autre cousine la méchante Fée Carabosse tournerait le dos au monde

Echec du loto. Le Chevalier poursuit ses projets -il ne faut jamais abandonner car le succès vient après le dernier échec, m’a dit un jour,  sieur  Bertrand Picard !- . 

Mais une opportunité se présente au Chevalier.

Il parle tellement bien que la Politique lui ouvre les portes.

Il baratine avec une telle virtuosité qu’il gravit les échelons à la vitesse V et devient leader d’un parti. Il promet tout aux jobards qui avalent ses paroles comme s’il s’agissait de celles du Messie.

L’avantage en politique par rapport au monde réel c’est qu’on oublie vite les promesses et qu’on n’est absolument pas tenu à un résultat. C’est parfait pour notre Chevalier qui s’enrichit aisément grâce aux pots de vin, prébendes, avantages « liés à sa fonction » arnaques diverses et bien entendu générosités de la Commission Européenne de Bruxelles toujours prompte à distribuer l’argent du bon peuple. Pendant tout ce temps la brave Dame « bien née » le soutient, l’encourage, travaille d’arrache-pied (du droit et du gauche) l’accompagne « discrètement » et lui écrit les bases de ses discours. Se prend-elle au jeu ?

A force de baratin il atterrit à Bruxelles au sein du « Paradis des Promesses fallacieuses » et de la « Manne d’abondance financière ». 

Mais petit à petit, au cours de cette ascension sociale notre Chevalier, de plus en plus « beau parleur » et baratineur (il a enfin compris la valeur financière du verbe) rencontre du succès auprès de jeunes intrigantes prêtes à monnayer le peu dont elles disposent (leur physique, afin qu’il n’y ait pas de doute au sujet de ma pensée. Vous savez  l’estime que je nourris pour La Femme et le peu que je donne aux  femmes qui ne jurent que par leur physique, pour ne pas donner plus de détails). 

Donc, notre Chevalier  se laisse évidemment entrainer dans la spirale des aventures qui flattent son ego devenu démesuré. Ne prend-il pas de l’ascendant sur le « vulgus pecus », ce bon peuple de crétins qui gobe toutes les conneries qu’il raconte à longueur de journée en finissant d’ailleurs par y croire lui-même dur comme fer. N’est-il pas le meilleur ? Comment peut-il encore respecter ce bon peuple qu’il gruge à longueur de journée ? 

Et pendant ce temps, la Dame « bien née » récolte les fruits de sa naïveté. Elle est, tout doucement,  délaissée, reçoit évidemment de quoi survivre « dignement » car le Chevalier est « bon prince » et veille à éviter un scandale que la Presse, toujours à la recherche de casseroles, pourrait lui accrocher aux basques et perturber sa brillante carrière de prédateur social. 

Morales de l’histoire d’après Ma Fontaine :  

      • Mieux vaut un amant d’un soir qu’un prometteur de beaux jours pour la vie. 
      • Gentes Dames, méfiez-vous des Princes beau-parleurs. 
      • Gentes Dames, vous n’avez pas besoins de vous soumettre au verbe d’illusionnistes. 
      • Gentes Dames, vous avez tout en main (ou dans la tête) pour gérer dignement vos existences et les nôtres !
      • Gentes Dames, l’Histoire a démontré que la femme a un pouvoir énorme qu’elle n’a pu utiliser, jusqu’à maintenant, qu’en coulisses, en laissant les hommes sur le devant de la scène.  
      • Gentes Dames, changez ce paradigme, le Monde s’en portera mieux ! 

3ème possibilité

Munie des 6 numéros du loto la Fée magicienne rejoignit la Dame, lui recommandant de les jouer une nuit de pleine lune lorsque son autre cousine la méchante Fée Carabosse tournerait le dos au monde.

Et le hasard fit bien les choses :  Comme par magie (merci Merlin), les 6 numéros joués se transformèrent en un jeu gagnant, synonyme de Gros Lot, de TRES GROS LOT !

La Dame vérifia et revérifia la similitude entre son ticket et les résultats officiels de la GDJ (la Gauloise Des Jeux) …

Folle de joie, elle fut prise d’un formidable éclat de rire qui résonna dans toute la maison.

Le Chevalier, par cette musique alléché, sortit de sa série télé thérapeutique, pointa le bout de son nez et lui tint à peu près ce langage : « Ma mie, si votre chaleur se rapporte à votre humeur, je serai le phénix des hôtes de cette demeure. »

Une fois de plus séduite par la voix musicale de son Chevalier, la Dame lui expliqua ce qui la rendait si joyeuse.

Décelant alors dans les yeux de son compagnon une lumière hypnotique qu’elle n’y avait jamais vue, elle lui confia le ticket gagnant avec mission d’aller toucher le pactole et de le lui ramener bien vite.

Pour une fois, se dit-elle « Il aura le bonheur, le privilège et la fierté de se voir remettre un chèque en mains propres ». Et pendant ce temps, pensa-t-elle, je préparerai le champagne…

D’ailleurs, elle imagina aussitôt la scène : lui revenant tel un Winner (épaules en arrière et ventre rentré) et elle, flûte à la main l’accueillant d’un admiratif « A la tienne… » …

Et, ce qui n’était pas censé arriver…arriva !! :

Le courageux Chevalier disparut et ne revint jamais…

La Dame versa toutes les larmes de son corps avec cependant l’intuition qu’elle pleurait plus de sa bêtise que de son chagrin.

En effet, quelques années plus tard, elle découvrit que ce triste sire, devenu beau comme Crésus, était, au sortir du siège de la GDJ, retourné séduire son ex épouse, avant de prendre, c’est du moins ce que disent les gens bien intentionnés…une retraite amplement méritée.

La morale de ce conte version 21ème siècle, lui fut donnée par la marraine de sa cousine Cendrillon :

N’oublie jamais ceci, lui avait alors dit la Fée Magicienne : derrière chaque bouleversement ou évènement difficile, subsiste toujours l’énergie enthousiaste des « Forces du Bien » qui vaincront toujours les « Forces du Mal » et…leurs piètres fantassins.

La Dame comprit alors qu’avec l’appui de la Conscience Universelle, elle avait en elle les ressources nécessaires pour être heureuse… « Heureuse et libre », se dit-elle en souriant à son miroir…

4ème possibilité

 Munie des 6 numéros du loto la Fée magicienne rejoignit la Dame, lui recommandant de les jouer une nuit de pleine lune lorsque son autre cousine la méchante Fée Carabosse tournerait le dos au monde

Tellement heureuse et pleine d’espoir de ce que lui avait confié la Bonne Fée, la Dame chanta, dansa, rit à en perdre la tête ……. en oubliant les sages recommandations…. Ne sachant plus s’il lui fallait jouer les numéros une nuit de pleine lune ou de nouvelle lune…. elle ne sut que faire….

La nouvelle lune était proche et elle se dit que c’était un signe. Qu’il lui fallait jouer les numéros à ce moment-là ! S’enquérant de l’absence de la Fée Carabosse, elle se dirigea tout droit vers la Taverne la plus proche, détentrice du Droit de Jouer, pour y faire poinçonner les précieux numéros.

Fière de son jeu, elle s’en retourna auprès de son Chevalier, se promettant de tout lui raconter le soir à la veillée.

Heureusement, les 3 enfants de son aimé étaient en garde alternée, le moment était approprié pour pouvoir lui conter son aventure.

Agréablement installés devant un bon feu de cheminée, la Dame se fit charmeuse pour envoûter son Chevalier :« Mon Doux  Ami » lui dit-elle …..« Avez-vous pu vaincre aujourd’hui ce terrible Dragon qui nous asservit chaque jour davantage ??? Avez-vous trouvé quelques pièces d’or et d’argent pour nous permettre de subsister ? »

« Que nenni Ma Mie » se lamenta le Chevalier. « A chaque porte de maison que je frappe, on dit m’écouter, mais on ne fait que m’entendre…. Pourtant, je suis fort, vigoureux, je peux combattre sur mon beau destrier, prêté ma main à un Seigneur pour qu’il puisse l’armer et ainsi défendre son Fief… Mais toutes mes belles paroles s’envolent au vent et bien vite, on se détourne de moi…Je suis désespéré»

« Oh mon Ami, vous savez combien cela m’attriste. Et si vous aviez la possibilité de payer tout ce que vous devez, de nous bâtir un Château digne de ma lignée et de l’avenir, nous assurer ….. tout en pourfendant le Dragon, que diriez-vous ? »

« Je vous dirais Ma Dame, que ce n’est pas possible !!! »

La Dame sortit le précieux billet avec les numéros et devant les yeux de son beau Chevalier, le fit tournoyer… « Voilà mon Ami, de quoi nous tirer de l’embarras et quand le tirage se fera, une grande joie nous envahira ».

La Dame lui relata son aventure avec la Fée Magicienne et l’Oncle Merlin et confiants, ils attendirent le jour de la Nouvelle Lune avec impatience.

Le jour vint enfin et fébriles, ils s’en allèrent à la Taverne pour entendre la nouvelle du résultat.

Quelle ne fut pas leur stupeur lorsqu’ils découvrirent que ce n’étaient pas leurs numéros qui avaient été tirés ! C’est à ce moment-là que la Dame se souvint des recommandations de la Bonne Fée « A la pleine lune tu devras les jouer !!! » « Oh non se dit-elle, j’ai tout gâché !!! ».

Désespérés tous deux du triste sort qui les attendait, ils s’en remirent à tous les Saints en pleurant à chaudes larmes pour qu’on leur vienne en aide.

La Fée PéNéLé-Ennéa, cousine très éloignée de la Dame et qui passait pas là, ne fut pas insensible aux pleurs de la Gente Dame et de ce Doux Chevalier.

« Que vous arrive-t-il mes Bons Amis, pourquoi semblez-vous si malheureux ??? »

« Oh ma Chère Cousine, nous sommes bien peinés…. Voilà ce qui nous est arrivé …… » Et la Gente Dame de lui narrer tout ce qui leur était arrivé.

Et le Chevalier d’ajouter « C’est impossible ! Je ne m’en sortirai jamais !!!….. »

La Fée PéNéLé-Ennéa, très psychologue et très douée pour faire jaillir le meilleur de chaque être rencontré, leur dit « Et si l’impossible devenait un possible ???? »

Mais là, c’est une autre histoire !!! Je vous invite à la découvrir en sollicitant cette Bonne Fée !!!

À vos réflexions !

Et ….. hum… là, chers Lectrices et  Lecteurs, je suis à cours d’idée… je vous invite à me proposer un dénouement dont l’invraisemblance serait digne d’un conte du 21ème siècle, c’est-à-dire, d’un conte à dormir debout !

Je publierai vos propositions dans le billet 12 intitulé « suite et fin du conte de la Gente Dame et du Chevalier à la parole magique ».

 
A vos claviers, j’attends avec impatience vos suggestions.